samedi 20 octobre 2007

Le cinéma de Manuel Gutiérrez Aragón

Depuis son premier long-métrage Habla, mudita (1973), Manuel Gutiérrez Aragón, né en 1942, a construit une oeuvre singulière, où l’expérimental et le politique se mêlent dans de complexes structures narratives qui trouvent leur source dans l’univers des contes et du fantastique.

Ses racines cantabriques expliquent sans doute une forte présence de la Nature, agissante et mystérieuse, dans la plupart de ses 17 films :
  • vallées du Pays Basque à l’époque de la Seconde République espagnole dans Visionarios (2001) ;
  • forêt asturienne où se cachent encore, dans les années 1950, les maquisards républicains de El corazón del bosque (1978) ;
  • fermes isolées du sud de la Cantabrie, là où le temps s’est arrêté dans un microcosme rural propice à la tragédie, pour le film La vida que te espera (2003)…
  • Loin de cette côte Nord de l’Espagne, c’est dans le Cuba d’avant la Révolution – une île d’où est originaire une partie de sa famille – que se situe l’action de son avant dernier film, Una rosa de Francia (2005), qui met en scène les aventures d’un pirate moderne, pervers et séducteur.
Homme engagé, Gutiérrez Aragón a su ancrer ses histoires allégoriques construites comme des fables dans la réalité de l’Espagne de la Guerre civile et du franquisme. Après Demonios en el jardín (1982) ou El caballero Don Quijote (2002), déjà projetés dans le cadre de CineHorizontes, les spectateurs marseillais pourront mieux découvrir cette année, avec 4 films, l’oeuvre d’un grand cinéaste, qui a reçu les plus grands prix (Berlin, Chicago, San Sebastián, Cannes…) au long de ses 35 années de carrière.


Jacques Terrasa Conseiller artistique - Professeur d’Université, spécialiste de cinéma espagnol


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